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Énergie éolienne : un danger réel pour les oiseaux migrateurs

Quelques éoliennes productrices d'électricité en Nouvelle-Écosse.

En plus des parcs éoliens existants, cinq autres projets de parcs sont à l'étude en Nouvelle-Écosse.

Photo : Radio-Canada / Jonathan Villeneuve

Radio-Canada

La Société des oiseaux de la Nouvelle-Écosse alerte le ministère de l’Environnement et du Changement climatique au sujet des risques que font courir les éoliennes aux populations d’oiseaux, notamment aux migrateurs qui survolent la province. Elle demande un renforcement des mesures de protection.

D'ici 2050, le changement climatique pourrait menacer près de 80 % de la population des espèces d’oiseaux, selon une étude de la revue Nature Climate Change.

L'installation de parcs éoliens pourrait aussi constituer une menace, car les oiseaux pourraient être heurtés par les pales des éoliennes.

Une étude effectuée par la Ligue de protection des oiseaux en France montre qu’une éolienne pourrait tuer en moyenne sept oiseaux par an, mais les chiffres varient selon la localisation des turbines.

Des oiseaux en plein vol.

La migration des oiseaux se fait selon le rythme des saisons. Toutefois, avec le changement climatique et la hausse des températures, ces espèces sont menacées.

Photo : iStock

La Nouvelle-Écosse prévoit d’installer plus d’éoliennes dans les prochaines années pour respecter son engagement de produire 80 % d’énergie renouvelable afin de mettre fin au recours au charbon d’ici 2030.

Un projet inquiète tout particulièrement la Société des oiseaux de la province : celui de Comeaus Hill, près de Wedgeport, dans le sud-ouest de la province.

Treize éoliennes vont produire de l’électricité d’ici un an, mais leur site d'installation se trouve sur la voie de migration de l'Atlantique, un passage essentiel pour les migrateurs.

L'entreprise Elemental Energy de Vancouver, qui pilote ce projet, estime que 36 oiseaux pourraient être tués chaque année.

Les extrémités de ces turbines tourneront à plus de 200 kilomètres à l'heure. Si un oiseau de 12 grammes les heurte, il sera gravement blessé. Une fois au sol, les corbeaux, les mouettes, les rats vont très vite enlever les restes, et comme les études de mortalité sont réalisées après coup, elles ne sont pas très précises, argue Tony Millard, président de la Société des oiseaux de la Nouvelle-Écosse.

Portrait de Tony Millard.

Tony Millard, président de la Nova Scotia Bird Society, souhaiterait que des mesures d'atténuation des collisions soient mises en œuvre dans les parcs éoliens afin de protéger les nombreux oiseaux qui migrent en direction et en provenance des zones côtières de la province.

Photo : Radio-Canada / Paul Withers

Il a écrit en mars au ministère de l’Environnement et du Changement climatique pour lui faire part de son inquiétude et pour proposer des solutions afin de réduire l’impact des éoliennes sur les volatiles.

Parmi ces mesures, on note l’installation de systèmes de détection des oiseaux pour arrêter la rotation des pales ou encore l’application de peinture de couleur sur les pales des éoliennes afin de mieux les discerner dans l’environnement.

L’association propose aussi l’installation de dispositifs sonores pour dissuader les oiseaux d’approcher.

L'entreprise est dans les clous

Wedgeport est particulièrement important pour les oiseaux et [ce projet d'éoliennes] pose de très graves dangers, explique John Kearney, chercheur en environnement.

Il estime que les industriels devraient prévoir des systèmes de protection dans leurs projets.

Un homme dans la nature met du ruban adhésif sur un piquet de bois.

John Kearney, consultant industriel, estime qu'un radar qui arrêterait les pales des éoliennes à l'approche d'un groupe d'oiseaux est nécessaire pour protéger les oiseaux migrateurs. Il a bon espoir que le promoteur du parc éolien de Wedgeport prendra cette question au sérieux.

Photo : Radio-Canada / Pat Callaghan

Il a mené des études dans deux parcs de Nova Scotia Power. La première étude a montré que les 20 turbines de Digby Neck avaient tué 286 oiseaux lors de la première année d’exploitation.

Ce chiffre est tombé à 29 lorsque l’éclairage a été éteint la nuit.

Au parc éolien de Nuttby Mountain, situé dans le comté de Colchester, 76 oiseaux sont morts chaque année, soit une moyenne de 3,47 oiseaux par éolienne et par an, un chiffre inférieur à la moyenne canadienne, qui s’établit à 4,6 oiseaux par éolienne et par an.

Nous essayons de mettre en œuvre des mesures d'atténuation des collisions afin de devenir des leaders mondiaux dans la réduction de la mortalité de ces oiseaux, ajoute Tony Millard.

Le projet de Wedgeport a été approuvé par la province sous réserve que les industriels présentent un plan de gestion avec des mesures de préservation et une surveillance accrue de l’impact des éoliennes sur les oiseaux et sur les chauves-souris.

Bien que nous n'ayons pris aucun engagement concernant les dispositifs de dissuasion des oiseaux ou d'autres mesures d'atténuation mentionnées par John Kearney, ces mesures seront envisagées si les résultats de la surveillance démontrent que l'exploitation des éoliennes a un effet négatif sur les oiseaux et sur les chauves-souris, a déclaré Daniel Eaton, directeur du développement de projets chez Elemental, dans un courrier envoyé à CBC.

Avec les informations de Paul Withers, CBC

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