•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Campement propalestinien : cinq arrestations à Calgary

Un policier équipé dun bouclier et portant un masque anti-émeute, à Calgary, le 9 mai 2024.

La police de Calgary dit avoir dû recourir à des munitions non létales pour répondre aux manifestants.

Photo : Radio-Canada / Jo Horwood/CBC

Cinq personnes ont été arrêtées pour avoir pénétré illégalement une propriété privée en lien avec le démantèlement d’un campement propalestinien à l’Université de Calgary, selon la police de la métropole albertaine.

Des accusations ont été déposées contre trois d'entre elles, cependant toutes ont été relâchées, a précisé le chef de la police de Calgary, Mark Neufeld, en conférence de presse vendredi après-midi. 

Si elles sont reconnues coupables, les personnes arrêtées peuvent recevoir une amende dont le montant peut aller jusqu’à 10 000 $, ou six mois d'emprisonnement ou les deux, s’il s’agit d’une première offense, selon la Loi albertaine sur l’intrusion. 

L’enquête continue et nous allons examiner les vidéos [de la manifestation] et des accusations supplémentaires peuvent être déposées, a ajouté Mark Neufeld. Il a cependant avoué qu’il doute que ça soit le cas. 

La police de Calgary a dû intervenir jeudi sur le campus de l’Université de Calgary pour mettre fin à un campement d’étudiants propalestiniens. L’intervention policière a eu lieu peu après 23 h, après que des manifestants eurent refusé d’obtempérer à l’injonction d’évacuer les lieux.

La police a expliqué que jeudi, vers 18 h 30, l’administration de l’Université l’a contactée pour intervenir, cette dernière n’ayant pas réussi à convaincre les manifestants de démonter les tentes qu’ils ont dressées dans la journée sur l’une des pelouses du campus.

Les personnes rassemblées sur le campus ont été informées à plusieurs reprises de notre politique qui consiste à ne pas autoriser les structures temporaires. Les membres de la communauté universitaire sont libres de manifester, mais ils ne sont pas libres de camper.

Une citation de Déclaration de l'Université de Calgary

L’Association des étudiants de l'Université de Calgary a fortement critiqué la décision de démanteler le campement, dans une déclaration écrite vendredi.

Elle a demandé à l’administration de soit rendre des comptes pour ce qui s’est passé ou d'entamer une discussion avec eux sur les événements. Sans quoi, nous allons prendre des mesures plus sérieuses si les étudiants le réclament.

La police estime que 150 manifestants étaient présents dans le campement.

Les forces de l’ordre ont expliqué aux manifestants les conséquences auxquelles ils s’exposaient s’ils persistaient à maintenir leur campement, notamment des poursuites judiciaires. Certains ont obtempéré, et d'autres ont demeuré sur les lieux.

Après un ultimatum, les policiers munis de boucliers et d'équipement anti-émeute ont utilisé des engins émettant une détonation forte et des lumières aveuglantes, ainsi que des projectiles contenant une poudre qui irrite les yeux et le nez.

Selon la police, les manifestants ayant refusé de plier bagage ont fait preuve d'un comportement agressif, en lançant des projectiles sur ses agents.

Les projectiles et le comportement agressif des manifestants ont déclenché l'utilisation de munitions non létales par les policiers, indique le communiqué de la police de Calgary.

Des tentes dressées sur un campus de l'Université de Calgary, le 9 mai 2024.

Les protestataires ont été arrêtés, mais aucun blessé n'a été signalé, affirme la police de Calgary.

Photo : Radio-Canada / Omar Sherif

Réaction de la première ministre

La première ministre de l’Alberta, Danielle Smith, a été questionnée à propos de l’intervention policière à Calgary, lors d’une conférence de presse sur un autre sujet.

Je crois que les gens doivent suivre la loi.

Une citation de Danielle Smith, première ministre de l’Alberta.

C’est une propriété privée, a-t-elle déclaré. L’Université [de Calgary] a été très claire, il est interdit [d’y] camper ou de pénétrer sur le terrain [illégalement].

Je crois que la leçon à tirer est : si vous avez la possibilité de manifester pacifiquement, suivez les paramètres établis.

Le parti néo-démocrate a lui aussi réagi à cette affaire. Irfan Sabir, le porte-parole du NPD en matière de justice et Rhiannon Hoyle, la porte-parole de l’enseignement supérieur ont suggéré par voie de communiqué que l’Équipe d'intervention de l'Alberta en cas d'incident grave (ASIRT) se penche sur les agissements de la police.

Les actions de la police de Calgary semblent disproportionnées aux actions des manifestants. Elles semblent aussi incohérentes aux précédentes réactions entre la police et des manifestants dans d’autres cadres.

Nos institutions postsecondaires doivent être un lieu où il est possible d’avoir des conversations respectueuses et des débats enrichissants dans l’atteinte d’un monde plus pacifique.

Mêmes revendications que celles des autres campus

À l’instar des étudiants des autres campus à travers le Canada, ceux qui ont dressé des tentes à l’Université de Calgary expliquent qu’ils manifestent pour exiger de l’administration de l'établissement de rompre tout lien direct ou indirect avec Israël.

Nous avons demandé à l'Université de revoir ses investissements, de les rendre plus publics, de veiller à ce que nous sachions ce qui se passe, où va l'argent, [notamment] l'argent de nos droits de scolarité, dit Mohammad Arhaam Mukati, président et cofondateur d’un groupe propalestinien de l'Université de Calgary.

Les étudiants demandent un désinvestissement complet et continu [dans des] entreprises qui développent des technologies militaires afin de tirer profit des guerres dans le monde .

Les manifestants réclament que l'Université rompe toute relation d’affaires avec les entreprises qui ont des liens avec des régimes faisant l'objet d'une enquête de la Cour pénale internationale.

Les étudiants protestataires veulent que l'Université de Calgary adopte une définition du racisme antipalestinien sur le campus et soutienne le bien-être mental et la réussite universitaire des étudiants palestiniens.

Nous ne demandons que cela, et c’est très important, ajoute Mohammad Arhaam Mukati.

Un campement dressé à l'Université de l'Alberta, à Edmonton, en signe de soutien à la Palestine, le 10 mai 2024.

Le campement installé jeudi sur le campus de l'Université de l'Alberta était encore en place vendredi matin.

Photo : Radio-Canada / Jamie McCannel/CBC

Un campement à l'Université de l'Alberta

La vague de campements a aussi atteint l’Université de l’Alberta, à Edmonton, où plus de 100 personnes ont participé à un rassemblement jeudi soir, en signe de solidarité avec les habitants de la bande de Gaza.

Certains étaient vêtus de keffiehs et portaient des pancartes tout en scandant des slogans. L’une des principales demandes est que l'Université divulgue ses investissements et rompe tout lien avec Israël.

Nous sommes solidaires de la population de Gaza et du peuple palestinien. Ils subissent actuellement un génocide, affirme Abraar Alsilwadi, une des organisatrices de l’événement.

Une personne porte un keffieh, en signe de solidarité avec les habitants de Gaza et de Palestine, le 9 mai 2024 à Edmonton.

Abraar Alsilwadi, une des organisatrices du campement à l'Université de l'Alberta.

Photo : Radio-Canada / Mrinali Anchan/CBC

Selon une autre organisatrice, Nour Salhi, les étudiants de l’Université de l’Alberta veulent faire partie de ceux qui appellent au changement.

Nous payons des droits de scolarité chaque semestre. Et nous pensons que cette transparence, quelle que soit la destination de cet argent, est due aux étudiants.

Une citation de Nour Salhi, manifestante

Dans un communiqué, l'Université de l'Alberta affirme qu'elle est en contact avec les manifestants, mais qu'elle agira si nécessaire pour protéger les personnes et les biens.

Par ailleurs, hier, les manifestants ont reçu un avertissement qui stipule qu’il est interdit de passer la nuit sur le terrain de l’université, tout comme d’y ériger des tentes ou des structures.

La police d’Edmonton a reconnu être en communication avec l’Université de l’Alberta au sujet du campement et travailler en étroite collaboration avec les agents de la paix situés au campus, afin de mettre à jour son approche si la situation change.

Les organisateurs affirment pour leur part qu'ils ont l'intention de poursuivre la manifestation jusqu'à ce que leurs demandes soient satisfaites.

Avec des informations d’Omar Sherif, Jo Horwood et Mrinali Anchan

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Alberta

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Alberta.