La police prend 11 jours pour les informer de la mort de leur père
Christine et James Taylor ont appris 11 jours après la mort de leur père que celui-ci était décédé.
Photo : Radio-Canada / Paul Borkwood
Lorsque James Taylor est allé visiter son père Douglas le 23 février dernier, il a été pris de panique en voyant un scellé de la police sur la porte de l'appartement de celui-ci. Il a par la suite appris que son père y était mort 11 jours plus tôt.
Un voisin avait trouvé l'homme de 66 ans mort le 12 février dans son appartement situé dans un complexe pour aînés à Toronto.
Selon un rapport de la police obtenu par la famille grâce à une demande d'accès à l'information, les enquêteurs savaient que le défunt avait un fils et une fille.
Les policiers auraient tenté de trouver leur adresse grâce aux numéros de téléphone cellulaire au dossier, mais ils auraient ensuite abandonné leurs recherches parce que rien n'apparaissait dans leur base de données. Un des chiffres du numéro de James Taylor était erroné dans le rapport de police, dit la famille.
C'est terriblement irrespectueux envers notre père. Il était dans un congélateur et nous ne savions pas [qu'il était mort].
Sa sœur Christine est outrée elle aussi.
Tout le monde espère vivre et mourir dans la dignité.
Douglas Taylor avait bon cœur et était très amical, racontent ses proches.
Photo : Famille Taylor
La famille a envoyé une lettre au service de police au début d'avril, évoquant l'éventualité d'une poursuite judiciaire. Mme Taylor affirme toutefois que la famille veut seulement s'assurer qu'une telle situation ne se répète pas.
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Selon le rapport de la police de Toronto, qui cite le coroner, Douglas Taylor est décédé de causes naturelles.
Faible reddition de comptes de la police?
Stephanie Sayer, porte-parole de la police de Toronto, refuse de commenter, citant la possibilité de poursuite évoquée par la famille.
Nous offrons nos condoléances à la famille et aux proches
, dit-elle.
De façon générale, le service policier indique qu'il tente d'informer les proches en personne lorsqu'il y a un décès. Il n'y a pas de laps de temps spécifique, parce que cela dépend des circonstances du décès et du temps requis pour retrouver les proches
, précise la porte-parole Shannon Eames.
De son côté, John Sewell, coordonnateur de la Coalition pour la responsabilisation de la police de Toronto, affirme que le corps policier aurait dû en faire davantage pour retrouver la famille de Douglas Taylor, par exemple en contactant le propriétaire de l'immeuble ou le voisin qui avait communiqué avec le 911, voire tout simplement en composant les numéros de téléphone cellulaire au dossier pour James et Christine Taylor.
On s'attend à mieux de la police quand quelqu'un meurt.
Pour lui, les policiers ont fait fi de leurs « responsabilités ».
WoodGreen, la compagnie qui gère l'immeuble, assure avoir fourni à la police les coordonnées des proches de la victime. Le rapport de police obtenu par la famille laisse entendre que le dossier du gestionnaire était « vide ».
Le rapport policier indique aussi qu'il n'y avait aucun indice dans l'appartement de Douglas Taylor relativement à ses proches. La famille rétorque que l'aîné avait des photos de lui avec ses enfants et ses petits-enfants.
C'est déjà difficile de perdre son père. L'indifférence [de la police] a rendu la situation encore plus difficile
, lance Christine Taylor.
D'après des renseignements fournis par Angelina King, de CBC News
