•  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  
  •  

Port du keffieh : c’est l’impasse à Queen’s Park

Sarah Jama, portant le keffieh, assise en Chambre.

Sarah Jama a de nouveau porté son keffieh en Chambre, même si le président de l'Assemblée lui a interdit de le faire.

Photo : Radio-Canada / Camille Gris Roy

Le sujet du keffieh continue de faire des remous à Queen's Park et d’éclipser les débats. Une députée a de nouveau défié le code vestimentaire de l'Assemblée législative de l’Ontario jeudi en portant ce vêtement en Chambre. Même après avoir été exhortée à quitter les lieux, Sarah Jama a refusé de le faire.

Le port de cette coiffe traditionnelle devenue un emblème du peuple palestinien n’est plus autorisé à Queen’s Park en vertu d’une directive du président de l’Assemblée. Ted Arnott estime que cette pièce de tissu est un symbole politique dans le contexte du conflit au Proche-Orient. L’interdiction s’applique non seulement aux députés mais aussi à tous les employés et à tous les visiteurs qui entrent dans le bâtiment.

La députée indépendante Sarah Jama, qui conteste vivement cette mesure, s’est présentée en Chambre vêtue du keffieh à deux reprises cette semaine. Mardi, le président de l’Assemblée a confié qu’il n’avait pas pu identifier clairement le motif du tissu qu’elle portait et n’est donc pas intervenu.

Jeudi, lorsque Mme Jama a pris place dans son fauteuil, M. Arnott lui a servi un avertissement. Puis, il lui a formellement demandé de quitter la Chambre. Toutefois, l’élue de Hamilton-Centre a refusé sa requête. Elle est demeurée sur place pendant la période de questions, mais elle n'a pas pu participer aux votes ni à toute autre activité législative pendant le reste de la journée.

Sarah Jama est coiffée d'un keffieh et est assise à son pupitre devant le greffier debout devant elle.

Le greffier est allé parler à la députée Sarah Jama après que le président de l'Assemblée lui eut demandé de quitter la Chambre.

Photo : Radio-Canada / Camille Gris Roy

La députée fait par ailleurs l’objet d’une motion de blâme depuis l’automne dernier, ce qui l'empêche de prendre la parole en Chambre.

Il est arrivé quelques fois par le passé que des députés expulsés pour la journée ne quittent pas leur place immédiatement. Sarah Jama a fini par quitter la Chambre. Le président n'était pas prêt à ordonner le recours à la force, a écrit une porte-parole du bureau de Ted Arnott à Radio-Canada.

Tout ça, c’est une diversion, a lancé Mme Jama aux journalistes après la séance matinale de l’Assemblée. Elle dénonce les décisions arbitraires et discriminatoires du président quant au port de ce vêtement.

Ce débat sur le keffieh, ce n’est pas juste ici à Queen’s Park, ça se passe aussi dans les écoles et dans les lieux de travail partout en Ontario. Et je ne suis pas d’accord avec ça. L’élue a confirmé qu'elle entend revenir en Chambre en portant le keffieh.

Statu quo

L’interdiction du port du keffieh a été dénoncée par tous les chefs de parti, y compris le premier ministre Doug Ford, qui juge qu’elle divise inutilement la province.

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) de l'Ontario a déjà tenté par deux fois d’obtenir le consentement unanime de la Chambre pour invalider la directive du président, mais sans succès. Des députés progressistes-conservateurs, notamment Robin Martin et Lisa MacLeod, ont voté non.

M. Ford ne semble plus vouloir se mêler de ce dossier. Plus tôt cette semaine, il a dit laisser son caucus voter librement sur ce sujet très sensible. C’est le président qui gère la législature, pas moi. C’était son choix, a-t-il souligné jeudi lors d’un point de presse, alors qu’il avait demandé à Ted Arnott, quelques jours avant, de faire volte-face.

Nous allons continuer de suivre les règles établies par cette Chambre et ces règles n’ont pas changé, a pour sa part déclaré le leader parlementaire du gouvernement Paul Calandra.

Cependant, pour la cheffe néo-démocrate Marit Stiles, le premier ministre pourrait rapidement clore l’affaire s’il imposait une ligne de parti claire.

Sarah Jama en discussion avec Marit Stiles. Au fond, les pages de l'Assemblée législative.

La cheffe du NPD Marit Stiles est allée parler à Sarah Jama pour, dit-elle, lui exprimer son soutien. La députée Jama a été expulsée du caucus néo-démocrate l'automne dernier.

Photo : Radio-Canada / Camille Gris Roy

Le député libéral John Fraser demande maintenant au gouvernement de présenter une motion de fond pour annuler la directive sur le keffieh, qui serait soumise à un simple vote plutôt que de dépendre du consentement unanime de la Chambre, comme les deux dernières motions sur le sujet. Le problème ne peut pas être déterminé par deux ou trois personnes qui disent "non". Nous vivons dans une démocratie.

Lorsque les quatre chefs de parti politique se prononcent pour dire que ce serait une bonne idée d’autoriser le keffieh, ça devrait envoyer un signal fort, relève son collègue libéral Adil Shamji.

La section Commentaires est fermée

Compte tenu de la nature délicate ou juridique de cet article, nous nous réservons le droit de fermer la section Commentaires. Nous vous invitons à consulter nos conditions d’utilisation. (Nouvelle fenêtre)

Vous souhaitez signaler une erreur?Écrivez-nous (Nouvelle fenêtre)

Vous voulez signaler un événement dont vous êtes témoin?Écrivez-nous en toute confidentialité (Nouvelle fenêtre)

Vous aimeriez en savoir plus sur le travail de journaliste?Consultez nos normes et pratiques journalistiques (Nouvelle fenêtre)

Chargement en cours

Infolettre ICI Ontario

Une fois par jour, recevez l’essentiel de l’actualité régionale.

Formulaire pour s’abonner à l’infolettre d’ICI Ontario.