Un chocolatier d’Edmonton se prépare à une hausse du prix du cacao

Antoine Lavoie, propriétaire de la chocolaterie Delavoye, à Edmonton, craint de devoir augmenter ses prix en raison d’une hausse du coût des fèves de cacao, afin d'assurer la continuité de sa petite entreprise.

Pour l'instant, le prix actuel des fèves de cacao n’a pas eu beaucoup de répercussions sur sa production de chocolat. Il estime cependant que sa prochaine commande coûtera plus cher.

Quand il a décidé de quitter son emploi dans les Forces armées canadiennes pour peaufiner l'art du chocolat, il savait que c'était un investissement qui pourrait mal tourner. Je ne savais pas si ça allait fonctionner, confie-t-il.

Je partais d'un emploi très stable avec les Forces et je devenais mon propre patron.

Quatre ans plus tard, Antoine Lavoie est propriétaire de sa propre boutique à Edmonton, où il crée des boissons chaudes, des pâtisseries et des barres de chocolat avec des fèves de cacao provenant de divers coins du monde.

Il a constaté une augmentation de prix énorme pour un sac de fèves de cacao durant la dernière année.

J'imagine que, d'ici cet été, il va falloir augmenter nos prix, malheureusement, parce que ce n'est pas quelque chose que je veux faire. [...] Faire du chocolat, c'est énormément de travail, il faut que ça se reflète dans le prix, dit-il.

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Une tendance ressentie partout

À l’échelle internationale, les prix des fèves de cacao n'ont jamais été aussi élevés en 10 ans (Nouvelle fenêtre) (en anglais).

Au cours de la dernière année, le prix du cacao a plus que doublé. Au début de 2023, il était environ de 2700 $ US la tonne. En date du 4 mars 2024, le prix était passé à 6000 $ US la tonne.

Selon Bruno Larue, professeur titulaire en économie agroalimentaire à l’Université Laval, une augmentation de prix se répercute sur les grandes et petites entreprises de chocolat.

Ce n'est pas une manufacture de souliers, où on peut faire entrer des travailleurs pour faire des heures supplémentaires pour augmenter la production. [...] Lorsqu'on a fini une récolte, il faut attendre plusieurs mois avant d'en avoir une autre, dit-il.

Les prix à terme sont élevés pour des contrats à échéance proche et beaucoup plus bas pour des livraisons tard en 2024, précise-t-il.

Bruno Larue, souligne que ce n'est pas le seul aliment dont les prix fluctuent en raison des conditions climatiques, le sucre et l'huile d'olive, notamment, étant aussi touchés.

Malgré l'incertitude, Antoine Lavoie reste optimiste et compte sur la qualité de ses produits pour traverser cette période d'incertitude. Je veux montrer aux gens qu’on n'est pas juste un magasin. On est une expérience.