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ArchivesLe phénomène télévisuel des Filles de Caleb

Marina Orsini, regardant l'horizon sur le site bucolique du tournage de la série «Les filles de Caleb».

Le rôle d'Émilie dans «Les filles de Caleb» a été marquant pour la comédienne Marina Orsini.

Photo : Radio-Canada

Radio-Canada

Près de 32 ans après sa première diffusion à la télévision de Radio-Canada, la célèbre télésérie d’époque Les filles de Caleb peut désormais être regardée sur la plateforme en ligne ICI Tou.tv Extra. Dès le premier épisode en 1990, 3 millions de Québécois sont rivés à leur petit écran pour suivre l’histoire d’amour passionnée entre Émilie Bordeleau et Ovila Pronovost.

Les filles de Caleb est une émission très attendue. Son scénario est basé sur le premier tome du roman de l’écrivaine Arlette Cousture qui a lui-même déjà connu un énorme succès au Québec.

Pour adapter à la télévision cette œuvre qui se déroule au tournant du 20e siècle, le producteur Cité Amérique a employé les grands moyens.

La distribution compte 80 comédiens et 500 figurants. Plus d’un millier de costumes sont conçus pour illustrer les années 1892 à 1917.

La réalisation de la télésérie exigera près de 200 jours de tournage, dont 40 % de scènes extérieures.

Côté jardin, 18 août 1989

Le 18 août 1989, à la veille de l’amorce du tournage des Filles de Caleb, l’écrivaine Arlette Cousture est reçue à l’émission Côté jardin.

Elle se dit ravie de la distribution des rôles et du scénario de Fernand Dansereau pour porter les personnages à l'écran. Ils m’émeuvent autant en chair et en os, confie l’auteure à l’animateur Jacques Boulanger.

Quelques costumes créés par la designer Michèle Hamel sont aussi exposés en studio.

La journaliste Alanna Woods a préalablement visité le site de tournage de la série dans la région bucolique de Saint-Jean-des-Piles, en Mauricie. On y a reproduit l’école de rang où enseigne Émilie Bordeleau et la ferme de la famille Pronovost.

Un cadre enchanteur qui semble également inspirer les comédiens avec lesquels s’entretient la journaliste.

 Pour moi, c'est extraordinaire de jouer ce personnage-là  exprime la comédienne Marina Orsini sur son rôle d’Émilie. Surtout le fait qu'elle a vécu, qu'elle a existé cette femme-là.

Roy Dupuis décrit pour sa part son personnage d’Ovila comme un loup. Un jeune loup et un vieux loup à la fin, un vieux loup alcoolique.

Le public au rendez-vous au Québec comme ailleurs

La série Les filles de Caleb est programmée à l'antenne de Radio-Canada entre le 18 octobre 1990 et le 28 février 1991.

L’adaptation du roman pour la télévision compte 20 épisodes de 45 minutes, dont la moitié atteindront des cotes d’écoute de plus de 3 millions de téléspectateurs.

Une popularité qui marque l’histoire de la télévision québécoise, car elle ne sera jamais égalée par une autre série télévisée.

La bande des six, 2 février 1991

La beauté des images des Filles de Caleb, de véritables tableaux d’époque, séduit le public. On applaudit aussi l'émission pour la qualité et la sensibilité de la réalisation, de la scénarisation et le jeu des comédiens de première classe.

Même la réputée critique émission La bande des six ne tarit pas d’éloges pour Les filles de Caleb.

Le 2 février 1991, l’équipe remet à Marina Orsini son trophée des biches, soulignant que l’actrice s’est particulièrement démarquée dans son rôle d’Émilie.

Interviewée par l’animatrice Suzanne Lévesque, Marina Orsini parvient à décrire parfaitement l’attachement des téléspectateurs pour les personnages de la série.

Je pense que les gens ont des opinions très partagées sur Émilie et Ovila, explique-t-elle.

Il y a des semaines où ils vont prendre pour elle. Il y a des semaines où ils vont prendre pour lui. D'autres semaines, ils vont leur en vouloir à tous les deux. Puis, ils vont être en amour avec les deux. Et c'est ça qui est beau!

Bulletin de guerre, 17 janvier 1991

Chaque jeudi soir, à 20 h, les commerces et services sont particulièrement peu fréquentés dans la province.

Les Québécois sont rivés à leur écran pour suivre les péripéties d’Émilie, qui a choisi de vivre sa passion amoureuse avec Ovila.

C’est pourquoi le chef d’antenne Bernard Derome sait bien qu’il soulèvera l’ire de nombreux téléspectateurs en interrompant la programmation du 17 janvier 1991 pour un bulletin de nouvelles de dernière heure.

L’opération Tempête du désert marque alors un tournant dans la guerre du Golfe.

Je vous dis tout de suite que vous ne raterez rien des Filles de Caleb. Vous ne raterez rien. On arrête le ruban. Et après que nous aurons quitté l'antenne, vous verrez tout ce qui doit arriver dans Les filles de Caleb. En ce moment, on ne sait pas ce qui doit arriver dans le golfe Persique.

Une citation de Le chef d'antenne Bernard Derome

Radio-Canada devra diffuser deux épisodes des Filles de Caleb le jeudi suivant, d’abord celui interrompu par le bulletin de guerre du 17 janvier, à 19 h, puis celui prévu initialement pour le 24 janvier.

La bande des six, 20 février 1993 / Crédits : Cité Amérique

À partir de décembre 1992, la télésérie québécoise est diffusée en France à heure de grande écoute sous le titre Émilie, la passion d'une vie.

Pour cette version, la série a dû être doublée dans un français international par les comédiens originaux.

C’est ce que nous montrent ces extraits d’une scène des Filles de Caleb présentés à l’émission La bande des six du 20 février 1993 (crédits : Production Cité Amérique).

Doublée en anglais, la série prendra aussi l’antenne sur CBC, une première dans l’histoire du télédiffuseur public canadien.

En tout, une douzaine de pays feront l’acquisition des droits pour Les filles de Caleb, dont l’Espagne, la Yougoslavie et Israël.

Le Village d’Émilie

Au Québec, le public aura droit à une suite pour Les filles de Caleb avec la télésérie Blanche, présentée à l’automne 1993 sur les ondes de Radio-Canada.

Pascale Bussières y incarne la fille d’Émilie Bordeleau telle que dépeinte dans Le cri de l’oie blanche, deuxième tome du roman d'Arlette Cousture.

Montréal ce soir, 11 juin 1991

Les amours orageuses d’Émilie Bordeleau et d’Ovila Pronovost ont fini de faire nos belles soirées, mais les fantômes de ces personnages revivent à Grand-Mère.

Une citation de Le journaliste Paul Toutant

Comme en témoigne ce reportage au Montréal ce soir du 11 juin 1991, les décors et accessoires de l’émission ont aussi été rachetés afin de mettre sur pied un parc thématique peu après la diffusion de la série.

À l’entrée de la ville de Grand-Mère, située non loin du site de tournage original, on a recréé le petit monde rural dans lequel évolue Émilie dans Les filles de Caleb.

Un village absolument charmant, souligne le journaliste Paul Toutant, qui se visite en deux heures.

Le Village d’Émilie a accueilli des visiteurs jusqu’en 2002.

Les filles de Caleb ont aussi fait l’objet d’un spectacle musical et d’un projet d’adaptation cinématographique qui n’a pas encore vu le jour.

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